11/11/2009

CNES et ASI: les competences fortes de la France et de l'Italie

France
Le CNES, Centre National d'Etudes Spatiales, est un établissement public crée en 1961, qui a pour première mission de proposer au gouvernement français une politique spatiale nationale au service de l’Europe. Cette politique a pour objet de rester leader en Europe et de garder la maitrise des systèmes spatiaux. Une fois la politique spatiale définie par le gouvernement, le CNES est chargé de la mettre en œuvre et de la coordonner, grâce au travail de ses propres équipes, mais également par le biais de partenariats industriels et scientifiques, nationaux ou internationaux. Le CNES est un Établissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC). Ce statut particulier lui permet d’adopter les meilleures pratiques du monde de l’entreprise. Le CNES bénéficie d’un financement public, soumis à contrôle parlementaire, et rend régulièrement compte à son Conseil d’administration ainsi qu’aux organismes de contrôle public. Le budget du CNES était en 2007 de 1 740 millions d’euros, dont 1382 représentent des subventions d’Etat. Le CNES emploie environ 2400 salariés, tous sous contrat de travail de droit privé. Plus de la moitié sont cadres et ingénieurs. Ils se répartissent dans 4 centres : Evry (Direction des lanceurs), Kourou (base de lancement), Paris (siège et fonction d’agence), et Toulouse (systèmes orbitaux), ce dernier centre concentrant 70% de l’effectif.
Grâce au développement d’Ariane, délégué au CNES pour le compte de l’ESA, la France dispose aujourd’hui d’un savoir-faire complet unique en Europe sur les systèmes des lanceurs. Cette compétence est essentiellement concentrée à la Direction des Lanceurs, à Evry et dans l’industrie spatiale française qui assure la maitrise d’œuvre d’Ariane ainsi que la environ moitié de sa fabrication, que ce soit en termes de structure ou de moteurs.
Le Centre Spatial de Toulouse est plus spécialement compétent sur les systèmes orbitaux, c'est-à-dire les plateformes des satellites, leurs instruments et le suivi de leurs opérations, notamment pour les satellites de souveraineté. Pour les missions d’observation de la Terre, l’industrie spatiale française dispose d’une compétence reconnue dans les systèmes d’observation optique. Ses compétences dans l’ensemble des applications spatiales, et en particulier dans le domaine des télécommunications spatiales, se traduisent par l’intégration d’un très grand nombre de satellites, dans le cadre de programmes commerciaux, nationaux, européens ou en coopération internationale.

Italie
L'ASI, Agence Spatiale Italienne, née en 1988 est un organisme public national qui a le devoir de mettre en œuvre la politique spatiale italienne. ASI dépend directement du Ministère de le Recherche et utilise les fonds reçus de la part du Gouvernement pour financer le projet, le développement et la gestion opérationnelle des missions spatiales avec des objectifs scientifiques et applicatives. ASI gère les missions spatiales seule ou en collaboration avec les plus grands organismes spatiaux internationaux, en première avec l’ESA (l’Italie étant le troisième contributeur après la France et l’Allemagne), avec la NASA et les autres agences nationales. Pour la réalisation de satellites et instruments scientifiques, l’ASI stipule des contrats avec les sociétés italiennes actives dans le secteur italien. Le centre principal se trouve à Rome et les centres opérationnelles sont à Trapani, Matera (Centre de Géodésie Spatiale Giuseppe Colombo) e Malindi, Kenya (Centre Spatiale Luigi Broglio). L’ASI a actuellement 200 employées et un budget annuel d’environ 800 millions d’Euro.
L’Italie témoigne actuellement de sa volonté de développer sa compétence en matière de lanceurs, avec la maitrise d’œuvre du développement du lanceur Vega confiée à l’industrie italienne par l’Agence Spatiale Européenne. Les industriels italiens fournissent la turbopompe oxygène du moteur cryogénique d’Ariane.
L’industrie italienne est en outre active dans le domaine de l’observation de la terre à base de radars, et dispose d’une capacité de réalisation de plateformes de satellites. Après avoir contribué à divers éléments de la Station Spatiale Internationale, l’Italie manifeste un intérêt tout particulier pour les programmes d’exploration de Mars.

Les relations entre les autorités politiques et l’industrie spatiale s'entretiennent par l’intermédiaire des agences spatiales. Comme on a vu, elles ont la compétence technique nécessaire pour pouvoir proposer des programmes spatiaux aux décideurs politiques et la compétence technologique et légale pour traiter avec l’industrie spatiale. Ensemble, les agences et l’industrie constituent la catégorie productive du secteur spatial.

Source: CNES, ASI